Nous avons décidé de mettre l’accent sur la dimension "mentale" de la
self-defense, plus que sur des techniques de combat. Ces techniques
requièrent en effet un entrainement long et régulier pour être
maitrisées et réellement efficaces. Il nous a donc semblé plus
pertinent d’aborder des techniques de maitrise de soi (maitrise des
peurs, langage du corps, confrontation verbale, confiance en soi...)
qui sont des bases primordiales de la self-defense. Ces thématiques
nous ont aussi permis de toucher aux questions du rapport au corps, du
rapport aux autres et à soi-même, et ont ouvert un large champs de
questionements et de recherche que nous souhaitons poursuivre au sein
de la caravane.
en plus de la dimension individuelle de la self-defense, nous avons
exprimé, lors de la réunion de préparation à cet atelier, l’envie de
nous interroger plus globalement sur les stratégies de défense
collective. Les lieux autogérés ou "alternatifs" sont en effet
souvent sujets à des attaques multiples (répression policière,
violences diverses et variées comme pendant des concerts par exemple,
attaques fafs...) et nous sommes rarement préparé-e-s à faire face
collectivement à ces agressions ou aux phénomènes de violence en
général. Nous n’avons malheureusement pas eu le temps de parler de
cela lors de l’atelier, mais c’est une discussion qu’il serait
chouette d’amorcer, pourquoi pas dans le but de proposer par la suite
des ateliers ou des moments de discussions dans les lieux où la
caravane s’arrêtera.
la question de la mixité/non-mixité : il m’avait d’abord paru très
important que nous puissions réaliser cet atelier en mixité, suite à
la chouette expérience d’atelier de self-defense mixte lors de la
queeruption de berlin en mai dernier. Les "femmes" ne sont en effet
pas les seules à être confrontées à des violences ou agressions de
toute sorte, et beaucoup "d’hommes" ressentent eux aussi l’envie de
travailler sur ces thématiques. La difficulté de réaliser un atelier
mixte réside dans le fait que les situations auxquelles les "femmes"
et les "hommes" sont confrontées sont le plus souvent très différentes
et demandent une approche parfois diamétralement opposée (point de
généralisation bien-sûr, tout cela dépend évidemment des individu-e-s,
de leur vécu, etc...). Inga a par ailleurs insisté en plénière que les
techniques enseignées le sont par des femmes, pour des femmes, et
qu’il existe des accords tacites pour que cela reste ainsi. Tout cela
nous est apparu plus clairement tout au long de l’atelier, à tel point
que nous avons ressenti le besoin de finir ce dernier en groupe
non-mixte. Alors pour essayer de synthétiser tout cela, je dirais que
je trouve important qu’il puisse exister des moments de discussion
mixtes sur les thèmes comme la maîtrise des peurs, la gestion des
situations confrontationnelles, mais aussi sur les comportements
violents en général. Au delà, je pense qu’il est nécessaire de mettre
en place des ateliers non-mixtes pour pouvoir traiter des situations
particulières et définir des stratégies propres à chacun-e.
il est donc nécessaire que l’on puisse reparler de la proposition de
mettre en place un ou des ateliers de self-defense. Beaucoup de femmes
se sont montrées désireuses de pouvoir continuer sur ce terrain,
approfondir les discussions et amorcer un travail collectif à ce sujet
(mise en situation par le biais de jeux "théâtraux", travail des
techniques de combat, mise en place de stratégies collectives...), la
mise en place d’un atelier de self-defense non-mixte femmes est donc
plus que jamais d’actualité. Je ne sais pas si les hommes qui ont
participé à un bout de l’atelier ont trouvé l’expérience intéressante
et s’ils veulent continuer aussi à travailler sur ce thème, mais ce
serait chouette qu’un groupe se constitue dans ce sens.