| Pays-bas: Chronologie des actions menées contre l'interdiction de squatter (octobre 2010 - janvier 2011) | 
 
1er octobre 2010
Premier jour d'application de la Loi interdisant les squats aux Pays-bas.
Le chef de la police et un procureur connu pour sa haine anti-squatters sont placés sous protection et 
surveillance 24 heures sur 24 suite à des menaces à leur encontre (du genre "un accident est 
juste au coin de la rue"...) qui auraient été peintes sur leurs domiciles la nuit 
précédente.
A Amsterdam, une manifestation contre l'interdiction des squats ("squatting ban") rassemble plus de 1 
000 personnes. Pendant la manif, une maison est squattée, et un peu plus tard, une émeute 
éclate quand la police décide de charger la foule.
La police fait usage de gaz lacrymogènes, une première aux Pays-bas depuis des années... 
Deux flics, trois chevaux de la police montée et plusieurs manifestant-e-s sont blessé-e-s. Un 
squatter est sévèrement tabassé par la police et finit la journée à 
l'hôpital avec une fracture du crâne ! Onze personnes sont arrêtées.
2 octobre
Environ 600 personnes manifestent à Nijmegen contre le "squatting ban". Affrontements avec la police, treize 
personnes sont arrêtées.
Photos.
4 octobre
La maison squattée le 1er octobre est expulsée. Des tonnes de flics anti-émeutes, des 
fourgons et la police montée sont sur place, mais les flics ne trouvent personne dans la maison...
5 octobre
A Ede, des squatters occupent le hall d'un bailleurs social et y installent de quoi 
faire à manger pour vivre sur place... L'idée est d'attirer l'attention sur le manque de logement 
dans la région.
7 octobre
A Bloemendaal, un ancien hôpital, squatté deux semaines auparavant, est expulsé.
Les flics déclarent qu'ils expulsent le bâtiment en prenant pour prétexte la nouvelle loi
qui rend les squats illégaux ("squatting ban"). 
A Amsterdam, un grand  bâtiment, habité seulement par quelques "anti-squatters" [des personnes 
installées là par une agence anti-squat pour empêcher que le bâtiment soit 
squatté...], est attaqué. Des fenêtres d'apparts vides, sur lesquelles sont collées des 
affiches de l'agence anti-squat, sont brisées.
13 octobre
Cinq des onze personnes  arrêtées pendant les émeutes du 1er octobre passent en procès. 
Quatre d'entre elles sont condamnées pour "violence publique". Les condamnations vont de 40 à 80 
heures  de travaux d'intérêt général.
14 octobre
Les habitant-e-s de deux squats assignent l'Etat au tribunal, mettant en cause les 
procédures d'expulsion sous le régime du "squatting ban". Ils estiment que la nouvelle loi
n'est pas conforme au Traité européen des Droits humains... Le verdict est délivré 
quelques jours plus tard: les squatters perdent l'affaire.
20 octobre
A Tilburg, un squat est expulsé parce que le proprio, la Ville de Tilburg, veut y loger des 
"anti-squatters"... Les squatters ont une demi-heure pour déménager leurs affaires.
30 octobre
Un bâtiment est squatté à Zaandam.
Photos.
31 octobre
Un énorme immeuble à bureaux est squatté à Utrecht.
1er novembre
Une petite maison est squattée à Amsterdam pour fêter l'anniversaire du premier mois
du "squatting ban".
Le squat ouvert la veille à Utrecht est expulsé. Dix-sept personnes sont arrêtées et 
violentées. Deux d'entre elles refusent de décliner leur identité à la police et se 
retrouvent en détention préventive jusqu'à leur procès fin novembre...
La nuit suivant l'expulsion, les bureaux du bailleur social propriétaire du bâtiment est la cible 
d'ampoules de peinture. Plusieurs de ses vitres et fenêtres sont brisées.
3 novembre
La Ville d'Amsterdam annonce la liste des maisons censées être expulsées lors de la 
première vague d'expulsions depuis l'arrivée de la loi du "squatting ban". D'après un 
décompte de ce que cela donnerait, plus d'une centaine de personnes en un seul jour d'expulsions se 
retrouveraient alors sans 
domicile. La Ville a décidé d'expulser aussi les maisons qui ont fait appel de la décision de 
justice 
concernant leur expulsion.
4 novembre
Un groupe de squatters perturbe le Conseil municipal d'Utrecht. Ils y déclament un texte et exigent la 
libération de leurs camarades.
Le commissariat de police d'Amsterdam-Ouest est attaqué au Molotov. Malheureusement, le comico ne prend 
pas feu.
6 novembre
Un terrain est squatté à La Haye. Le terrain était abandonné depuis sept ans, 
c'est-à-dire depuis l'expulsion et la destruction d'une maison qui avait été squattée 
pendant vingt-trois ans ! Douze cars de flics anti-émeutes se ramènent et ordonnent aux occupant-e-s 
de dégager, ce qu'ils finissent par faire...
Photos.
7 novembre
A La Haye, environ 300 personnes manifestent contre le "squatting ban" et contre la pénurie de 
logements.
La manifestation doit démarrer plus tôt que prévu car la Ville et la police ont 
décidé d'interdire toute manifestation après 17h.
Une personne est arrêtée et suspectée de "sédition". Celle-ci refuse de décliner son 
identité et se retrouve en détention préventive jusqu'à son procès, qui se 
tient mi-novembre.
8 novembre
Un verdict provenant d'une cour de La Haye statue que les expulsions de maisons motivées uniquement par 
la nouvelle loi du "squatting ban" sont illégales. La plupart des squats qui devaient être 
expulsés les jours suivants sortent de la liste des maisons expulsables.
700 personnes manifestent à Amsterdam en solidarité avec les espaces autonomes d'activité.
Pendant la nuit, un local du parti politique PvdA, dont est membre l'actuel maire d'Amsterdam, est 
attaqué.
Des ampoules de peinture sont lancées, des fenêtres brisées et des palettes entassées 
devant la porte d'entrée sont brûlées.
9 novembre
Vague d'expulsions à Amsterdam. Deux gros blocs de maisons squattées sont expulsés. Cinq 
personnes sont arrêtées.
Photos. 
Pendant les expulsions, une brève manif, bruyante, a lieu à l'intérieur de la mairie. Des 
squatters courent autour de la mairie en hurlant des slogans et en jetant des pétards et des feux 
d'artifice.
10 novembre
Pendant la nuit, quatre agences "anti-squat" sont attaquées. Des fenêtres sont brisées et 
des ampoules de peinture jetées sur les façades. Un message est laissé en complément: "Ce 
n'est que l'entrée. Etes-vous prêts pour le menu complet ? Ne mettez pas d'anti-squatters dans les 
maisons expulsées. Les squats continuent !".
Contre les expulsions de squats, des fenêtres d'une agence Rabobank sont brisées.
12 novembre
Une grande banderole est accrochée à un échaffaudage dans le centre d'Amsterdam pour annoncer la 
manifestation du lendemain.
Photos.
13 novembre
Une manif avec pour slogan principal "De l'espace pour tou-te-s" rassemble environ 
200 personnes: des squatters, des locataires et des activistes du voisinage.
En réaction au verdict de la cour de La Haye du 8 novembre dernier, le Het Openbaar 
Ministerie ("service public des procureurs") annonce qu'il va essayer de rendre conforme le "squatting ban"...
Mais d'ici là, selon cette institution, il n'y aura pas d'expulsion !
14 novembre
Une maison est squattée à Utrecht, appartenant au même proprio que le squat expulsé le 1er 
novembre dernier.
Un ancien bureau du district d'Amsterdam-Sud, où vit désormais un "anti-squatter", a sa façade 
décorée par des ampoules de peinture.
16 novembre
Le squatter arrêté le 7 novembre dernier pour "sédition" est condamné à vingt-cinq jours 
de prison, la peine maximale pour les charges qui pesaient contre lui...
19 novembre
Une chaîne YouTube, "Squatter Sounds", est créée pour rassembler et partager de la musique 
pro-squat.
Check it out: http://www.youtube.com/user/squattersounds
21 novembre
Un squat est ouvert à Amsterdam.
25 novembre
Environ soixante personnes manifestent à Utrecht pour enterrer symboliquement la Loi ratée du 
"squatting ban". Du matériel servant pour la manif (notamment une sono) est confisqué par la police qui 
attaque les manifestant-e-s. La police à cheval charge la manif et blesse plusieurs personnes.
26 novembre
Le procès concernant l'expulsion du 1er novembre à Utrecht a lieu, il s'agit du premier 
procès basé sur l'article 138a, le "squatting ban". Pendant le procès, une manifestation 
d'environ 150 personnes se 
déroule derrière une banderole "C'est vos lois, pas les nôtres !".
Six des huit personnes jugées sont condamnées à quarante heures de travail d'intérêt 
général ou à vingt jours de prison.
Deux des accusé-e-s, qui ont été arrêté-e-s dehors, sont acquitté-e-s parce que 
rien ne prouve leur présence dans le squat.
En début de soirée, une nouvelle maison est squattée au centre d'Utrecht.
Dans la ville-miniature Madurodam, une importante place touristique de La Haye, des banderoles pro-squat 
apparaissent sur les mini-maisons...
Photos.
4 décembre
La personne incarcérée le 7 novembre é La Haye  sort de prison après vingt-cinq jours 
de détention, sans n'avoir jamais décliné son identité.
Photos.
6 décembre
Un squat est ouvert à Ede.
17 décembre
Un squat est ouvert à 
Wageningen.
20 décembre
Un appel à ouvrir des squats en janvier 2011 aux Pays-bas est publié sur Indymedia. 
26 décembre
La Ville de Zaandam annonce que le "squatting ban" ne changera en rien leur politique de tolérance 
vis-à-vis des squats, indiquant qu'appliquer le "squatting ban" ne ferait qu'augmenter le nombre de 
logements vides.
8 janvier 2011
Les journées d'ouverture de squats à travers le pays commencent ! A Arnhem, la municipalité est 
effrayée par la menace "squat" et tente de sécuriser les quartiers où se trouvent des 
bâtiments vides appartenant  à la Ville...
Un squat est ouvert à Utrecht.
 
A Tilburg, 250 personnes manifestent en ville et participent à l'ouverture d'un nouveau squat.
A Doordrecht, des squatters invitent les enfants de la ville à un spectacle de marionnettes qui 
traite de la question des squats.
9 janvier
A Utrecht, un squat est ouvert et expulsé le même jour. Quelques personnes sont arrêtées par 
la police. Plus tard dans la nuit, les personnes arrêtées sont relachées et partent 
immédiatement rouvrir le squat !
A Amsterdam, une centaine de personnes squattent trois nouveaux bâtiments. Deux des trois bâtiments en 
question avaient été squattés dans le passé et délaissés par les squatters 
eux-mêmes quand le proprio était censé en faire des "logements sociaux". Quelques heures plus 
tard, un autre squat est ouvert au centre-ville, appartenant cette fois à un fameux spéculateur local. 
Une banderole est accrochée sur ce nouveau squat: "Ces squatters d'Amsterdam souhaitent aux 
spéculateurs une excitante année 2011!".
Photos [1] [2]
13 janvier
La légendaire radio Patapoe est à nouveau en 
marche !
14 janvier
Un squat à Amsterdam gagne son procès ("bodemprocedure"). Le verdict relate que le proprio ne pouvait 
prouver suffisamment d'intérêt pour la maison, avec le risque que celle-ci se retrouve vide à 
nouveau après l'expulsion.
17 janvier
Des squatters font du bruit à face aux bureaux du VVD (un parti d'extrême-droite connu pour 
sa haine 
envers les squatters et pour avoir demandé récemment l'expulsion immédiate de tous les nouveaux 
squats) pendant leur fête de nouvelle année.
22 janvier
Deux squats d'Utrecht reçoivent une lettre d'un procureur qui leur annonce qu'ils seront expulsables, 
selon le "squatting ban" en vigueur...
23 janvier
Un bâtiment est re-squatté à Utrecht. L'ancien centre autonome avait été 
abandonné "volontairement" par les squatters pour laisser place en novembre à un refuge pour 
sans-abris. Depuis, rien ne s'est passé sur ce bâtiment, les squatters envisagent donc d'y installer 
une grande zone de gratuité.
24 janvier
A Amsterdam, le maire, le procureur public et le chef de la police présentent une déclaration 
annonçant comment les squats seront expulsés dans le futur en prenant en compte le "squatting ban"...
En général, les squatters seront informés que l'expulsion aura lieu sous huit semaines, et auront 
à ce moment-là une semaine pour faire appel de la décision d'expulsion.

NN